Tournoi de parties rapides de Limoges du 13 septembre 2009
C'EST LA FIN DE L'ETE...
et par une belle matinée de septembre, un détachement - peut-être pas suffisamment entraîné
(hélas!) de l'Echiquier Berrichon - file à grande vitesse vers Limoges où l'attend un destin
qu'il peut encore espérer être fabuleux...
Notre coach, Pascal, a pris les affaires en mains.
Ragaillardi par l'absorption de sa première canette de bière de la journée, ce grand stratège échiquéen
devant l'Eternel fixe à chacun des objectifs précis à atteindre (on le sait, sans but clairement défini, toute
entreprise humaine part inéluctablement à vau-l'eau) :
"Jean-Louis 5 points/8, Hervé 4 points ( = la moyenne, cela me convient parfaitement),
Franck 3 points, Romain 3 points...
et moi, 6 points!"
Yes, we can!!!
SOLEIL TROMPEUR
Nous ne le savions pas encore (mais comment' aurions-nous pu le deviner?), l'astre du jour qui régnait
en maître sur le ciel limougeaud à l'heure où nous apprêtions à livrer bataille dans la Salle Jules
Ladoumègue, et qui portait tous les coeurs à l'optimisme, ne souhaitait pas voir le triomphe de nos couleurs...
Pas de soleil d'Austerlitz, ce jour-là, pour les troupes de l'Echiquier Berrichon!

(l'organisateur...et auteur de toutes ces photos - bravo et merci à l'artiste!) pose devant les coupes
du tournoi.
Dès son arrivée, Pascal entreprend d'enseigner à Romain la défense Caro-Kan...que celui-ci rebaptise
aussitôt la défense "marocaine"!
Il est vrai que, phonétiquement, cela se ressemble...
Au rique d'être taxé de nombrilisme (mais ne dit-on pas que c'est en partant du particulier qu'on atteint
au mieux le général?), je vais maintenant me concentrer sur mon parcours dans ce tournoi.
LE MESSAGER
1ère ronde
Je joue avec les noirs contre François Devaux.
Un cadet dont c'est le premier tournoi. Victoire relativement facile, mais l'essentiel pour moi,
en tant que président de cercle d'échecs, est ailleurs.
L'intéressé m'apprend qu'il fait partie du club de Crozant qui a réouvert ses portes.
En fait, les réunions se tiendraient à Dun le Palestel (40 kilomètres au sud d'Argenton sur Creuse)..
15 inscrits (10 adultes et 15 jeunes).
= une clientèle idéale pour nos futurs tournois.
Je remercie François de s'être fait le messager de cette bonne nouvelle.
DEUX DEFAITES
2ème ronde
Gambit Morra avec les blancs contre Damien Girardin (1830).
Je suis plutôt bien dans cette partie jusqu'à ce que je commette ma première gaffe du jour,
un coup hypersophistiqué à la suite duquel...je perds une tour nette!
Comme me l'explique notre coach : "tu as voulu jouer un coup de grand-maître."
Et forcément, quand on est pas grand-maître, ça ne passe pas...
3ème ronde
Début Orang-Outang avec les noirs contre François Leterrier. (1.b4 = la première fois qu'on me joue
cette ouverture)
L'intéressé a peut-être du mal à se déplacer mais je peux vous assurer que, devant un échiquier,
il se débrouille encore très bien!
Tout se joue sur l'aile-dame où je perds une qualité, puis la partie peu après.
Le point après 3 rondes :
- Pascal 2,5 pts
- moi-même 1 pt
- Jean-Louis 1 pt
- Franck 0 pt
- Romain 1pt
Bien pour le "coach" et Romain, beaucoup moins pour le reste des troupes.
Il était grand temps de faire une pause...
LA PAUSE DE MIDI


"Un coup de rouge?"
Je vous laisse supposer la réponse de Pascal à cette question...
PARLONS MAINTENANT TECHNIQUE...

imperturbable toutes les assauts d'Eric Lebraud (fou sur cases noires + 6 pions), pourtant particulèrement
acharné à sa perte.
Et oui, on le sait, les finales de fous de couleurs opposées permettent souvent au joueur ayant
un pion en moins d'arracher la nulle...

positions avec 3 pions passés sur l'aile-dame!
Comme dans ma partie contre le jeunepupille Matthieu ANDREOLI (1340), un adversaire tout à fait
à ma convenance.
C'est à moi de jouer comme l'indique le voyant sur la pendule et une fourchette de cavalier
menace (...Cf5-d4 attaquant simultanément le roi e2 et la tour e6). En conséquence...

de cavalier, et j'aurais dû m'en souvenir à la 7ème ronde...
Mon adversaire abandonna peu après.
A la même ronde, Jean-Louis (en polo vert à mes côtés) fit nulle avec Alex Prengere (1399).
ENCORE DEUX DEFAITES...
5ème ronde
J'affronte Laurent RICOL (1499) avec les noirs
Il faut se méfier des non-classés (proverbe échiquéen bien connu)
Une fois encore, cela se vérifie.
Mon adversaire grapille deux pions à l'aile-dame.
J'essaye de retarder l'échéance le plus logtemps possible dans une finale (tour pour moi
contre tour + 2 pions passés pour mon adversaire) mais en vain.
6ème ronde
Je conduis les blancs contre Damien Lescure (1580)
Comme ma partie précédente a été la dernière à se terminer , j'enchaîne immédiatement
sur la suivante (cadences infernales : il faut rattraper le retard pris le matin).
Mais cela n'a pas joué sur le résultat de la partie.
Dans mon deuxième gambit Morra de la journée, mon adversaire m'offre l'opportunité de récupérer
très vite le pion du gambit avec une bonne position.
Situation qui le force à prendre du temps pour réfléchir.
Cela me procure une pause. Ouf!
Mais après son début raté, il joue bien et moi, moins bien...et je finis par me retrouver dans une finale
perdante...Abandon.
LA MORT AUX TROUSSES!!!
Donc, résumons-nous : avec 2pts/6, et deux parties restant à jouer, je me retrouve dans l'obligation
de remporter les deux dernières parties si je veux atteindre l'objectif fixé par le coach...
sinon, il ne sera pas content, c'est sûr!
7ème ronde
Je rencontre Maxime Calla (1290) - minime - avec les noirs.
A priori, pas d'angoisse particulière avant de commencer cette partie et je me dis en moi-même,
au moment de serrer la main de mon jeune et sympathique adversaire :
"Moi y en a être1670, toi 1290, à priori moi y en avoir une bonne chance de gagner!"
Après un début équilibré, où chaque camp développe ses pièces selon les bons principes,
vers le 15ème coup, Maxime déplace imprudemment son fou sur la case c4 où il se retrouve attaqué
par ma dame en c7...et non défendu.
Je vérifie... et prends avec la dame.
No problem : "ça va être plus simple que prévu : je prends une deuxième pièce, une troisième et je mate!"
"Tiens, mon adversaire déplace son cavalier en e5! Ah, d'accord : c'est pour capturer mon fou en d7
qui n'est pas protégé. Qu'à cela ne tienne, je vais le changer de case!"
Aussitôt pensé, aussitôt fait...et à ce moment et à ce moment-là seulement, je m'aperçus que
(horreur!) ma dame était attaquée...
Maxime réfléchit (il a raison) et s'empare de ma dame (on ne peut pas vraiment lui donner tort).
"Essayons de positiver et de voir le bon côté des choses : il me reste encore deux tours.
Doublons-les sur la colonne d qui est ouverte!
Oui, Tdd7 est un coup qui semble fort sympathique..."
Ce à quoi Maxime répondit aussi sec : Cb6!
Cela s'appelle une fourchette, messieurs-dames!
...Tad8 Cxd7 ...Txd7 et le cheval fou qui vient de semer deuil et désolation dans mon camp
(Ah, la sale bête!) est enfin neutralisé...
Alors, "adieu veau, vache, cochon, couvée"...et moyenne dans le tournoi?
J'avoue qu'à ce stade de la partie, "moi y en avait plus y croire du tout"... et encore moins quand,
une dizaine de coups plus tard, Maxime se trouva en position de mater.
Je trouvais alors (au terme d'une longue réflexion!) un bon coup de défense - insuffisant dans l'absolu -
mais qui évita un mat immédiat. Maxime donna échec avec sa dame -échec - échec - échec
mais toujours pas mat! - ce qui eut pour effet de faire remonter mon pauvre roi , qui avait
littéralement "la mort aux trousses", vers le centre de l'échiquier où il se trouvait de toute façon
plus en sécurité que dans l'angle.
Je finis par donner moi-même un échec à la découverte inespéré avec ma tour - ce qui manifestement
troubla mon adversaire, qui commença alors à me restituer du matériel.
Bientôt, il ne resta plus comme pièces sur l'échiquier qu'une tour de mon côté et la dame
du côté de Maxime - qui finit par la livrer sur un plateau à mon roi - je ne saurais dire exactement
pourquoi?
Ou plutôt si : manque d'expérience!
La suite pas la peine de la raconter...
LA MORALE DE CETTE FABLE ECHIQUEENNE
On joue aux échecs pour éprouver des émotions ...et je peux dire que j'en ai éprouvé pendant cette partie!
Même si j'aurais préférer la gagner plus "proprement".
Quant à mon jeune adversaire, il a pu se rendre compte, même s'il n'a pas gagné, qu'il pouvait battre
un joueur nettement mieux classé que lui.
Et cela devrait contribuer à l'encourager.
8ème ronde
Je joue mon troisième gambit Morra de la journée contre Roger Charles (1810)
Curieusement, tous les adversaires ont accepté le gambit et ont joué e5 sans y être
forcé par Ff4 (je dis cela pour les spécialistes) - ce qui, à priori, n'est pas très bon.
Là, je joue incontestablement ma meilleure partie du tournoI où j'obtiens un petit
avantage dès l'ouverture que j'arrive à augmenter graduellement jusqu'à obtenir
une position gagnante.
Partie très accrochée quand-même où il fallait rester vigilant jusqu'au bout.
RESULTATS DU TOURNOI

Au centre de la photo, Francis Faurichon, vainqueur du tournoi A.
Tournoi A (46 participants)
1. Francis Faurichon 6,5 pts/8
2. Marc-Emile Gey 6pts/8
3. Jonathan Grimmer 6pts/8
Tournoi B (16 participants)
1er Hadrien Galisson 5pts/5
grilles américaines des deux tournois + plein de photos sur le site de la Ligue du Limousin : ICI
Résultats des" vaillants" combattants de l'Echiquier Berrichon
10. Pascal ACCOURI 5pts/8 (perf FFE : 1978)
26. Hervé AUGONNET 4pts/8 (1510)
28. Jean-Louis ROGIER 3,5pts/8 (1600)
44. Franck HEMERY 2pts/8 (1171)
45. Romain LAGOUTTE 1,5pt/8 (1207)
Commentaires :
Notons que Pascal avait deux pions de plus dans la dernière partie et qu'il a fini par perdre.
C'est vraiment dommage... mais il y aura encore de beaux jours!
En ce qui concerne Franck - qui 'était manifestement dans un jour sans - à la lumière de ma "quasi-défaite"
de la 7ème ronde, je comprend mieux que, les erreurs appelant les erreurs et les défaittes,
les défaites, il n'ait gagné que deux parties.
Quant à Romain, je ne me fais plus de soucis pour lui maintenant que, grâce aux conseils éclairés
de notre coach, il est devenu un redoutable spécialiste de la défense...Maro-Kan!!!