5 - Introduction à la partie espagnole

Publié le par Hervé Augonnet

Après le début  1.e4  e5, deux points faibles apparaissent dans le camp des noirs :

les cases f7 et e5 (où se trouve un pion central non défendu).

On a vu que, dans la partie italienne (1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fc4  Fc5), les blancs

prenaient pour cible prioritaire la case f7.

voir cours n°4.

 

Dans la partie espagnole, au contraire, leur idée de base est de faire

le siège du pion e5.

Après 1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fb5, ils menacent d'échanger le cavalier c6

 - défenseur du pion e5 - puis de s'emparer de ce pion.

 

 

1) La défense Steinitz :

1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fb5  d6  4.d4!

La réponse la plus naturelle consiste, pour les noirs, à défendre une deuxième fois

le pion attaqué par 3...d6.

Les blancs, s'ils veulent prendre l'avantage, doivent répondre à ce coup

par 4.d4!, renouvellant l'attaque sur le pion e5.

 

2) La variante d'échange :

1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fb5  a6!  4.Fxc6  dxc6  5.0-0. 

Cependant, la réponse la plus solide - et la plus souvent jouée - au 3ème

coup des noirs n'est pas 3...d6  mais 3...a6!.

On pourrait penser que les blancs restent avec un pion en plus avec la suite :

1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fb5  a6  4.Fxc6  dxc6  5.Cxe5?!

Mais les noirs regagnent celui-ci, dans des conditions avantageuses, par 5...Dd4!

Attaque double sur le cavalier e5 et le pion e4 : il est impossible,

pour les blancs, de protéger les deux à la fois.

6.Cf3  Dxe4  7.De2  Dxe2+  8.Rxe2  et les blancs ont perdu tout l'avantage

résultant du trait.

 

Après 4...Fxc6  (variante d'échange) dxc6 les blancs jouent  5.0-0 et

les noirs doivent prendre des mesures pour protéger leur pion e5.

 

3) La défense Steinitz différée

1.e4  e5  2.Cf3  Cc6  3.Fb5  a6!  4.Fa4  d6  5.c3!  Fd7  6.d4. 

La variante d'échange a la réputation (pas totalement usurpée) de

conduire souvent à la partie nulle, aussi les blancs préfèrent-ils la plupart

du  temps reculer leur fou par 4.Fa4.

Après ce dernier coup, les noirs peuvent choisir de rentrer dans

la variante Steinitz différée  (dont on peut considérer qu'elle constitue une

amélioration de la variante Steinitz pure) par 4...d6  5.c3!  Fd7  6.d4. 

 

La semaine prochaine, pour illustrer mon propos, je vous présenterai une  partie

ayant opposé en 1930  Sir R. Barnett à Keeble (victoire des blancs en 18 coups),

extraite de l'ouvrage bien connu de Tartakover  "Bréviaire des échecs".

 

Publié dans Débutants

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