Un bel exemple de fair-play à méditer!

Publié le par Hervé Augonnet


Sir-Georges-ThomasSir George Thomas (1881-1972) fut sept fois (!) champion d'Angleterre de badminton et participa
à la demi-finale de double du tournoi de tennis de Wimbledon 1911 avant de se consacrer
"avec succès aux échecs".

J'ai déjà évoqué dans ce blog l'excellentissime ouvrage "Plaisir des Echecs".
En voici un court extrait :

"Mais si nous laissons de côté toutes les influences extérieures, si nous nous tenons strictement dans
les limites des soixante-quatre cases, le seul cas de malchance caractérisée dont j'aie entendu parler
est la circonstance mémorable où Sir George Thomas n'avait qu'à jouer sa Tour de la première à la
dernière traverse pour infliger un mat écrasant et s'adjuger une victoire bien méritée. Il donna donc à sa
Tour une petite poussée qui l'envoya glisser joliment sur l'échiquier d'acajou magnifiquement ciré. Or, 
dans sa jeunesse, Sir George avait été sept fois champion d'Angleterre de badminton, et aussi l'un des
meilleurs joueurs de tennis du pays. Pourtant ce "coup de poignet" qui l'avait si bien servi à Wimbledon
lui fit honteusement défaut devant l'échiquier. Cette Tour alla s'arrêter prématurément à la septiième
traverse, où hélas, il se trouva qu'elle était en prise. Malchance? C'est certainement ce que je dirais,
mais Sir George lui-même, qui était admiralement "sport", disait toujours que c'était la juste punition de
sa négligence."

Un magnifique exemple d'application de la règle "pièce lâchée, pièce jouée"!
Je ne peux qu'encourager tous les joueurs d'échecs de ma connaissance à s'inspirer du fair-play
démontré par Sir Thomas à cette occasion.
Par-contre, je leur déconseillerais d'imiter la gestuelle propre à ce grand champion du passé.
Le "lancer de la tour sur colonne ouverte", action technique superbe au demeurant, et pleine de panache,
comporte en effet certains risques...

Publié dans Echecs et humour

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